Des photos sans négatifs… dès 1835
175 ans après sa création, la photographie est devenue une activité accessible à tous. Numérique, elle se passe désormais de négatifs. Mais c’était déjà le cas… en 1835. Mais oui !
L’exposition « Negativeless » s’est tenue jusqu’au 24 octobre dernier à la Michael Hoppen Gallery à Londres. Elle présentait des clichés d’artistes du début du 19e siècle, et d’autres, plus contemporains, dont le point commun est de travailler sans négatifs.
Peu le savent mais dans les années 1835-1840, la plupart des photos se prenaient sans négatifs. C’est le français Louis Daguerre qui inventa en 1835 un procédé photographique capable de produire une image sans négatif sur une surface recouverte de nitrate d’argent, polie comme un miroir et exposée directement à la lumière. Il l’appela le daguerréotype. Ce fut le premier grand procédé photographique utilisé commercialement. Pour l’anecdote, en voyant le daguerréotype, le peintre Delaroche estima que la peinture était… morte. L’invention a en effet causé une vive inquiétude parmi les peintres, ce qui peut faire sourire aujourd’hui.
La même année, Henry Fox Talbot inventa ce qui permettra ensuite d’imprimer plusieurs copies d’un même cliché. Mais c’est en 1840 qu’il finalise la « calotype », un procédé négatif-positif qui permet la diffusion multiple des images. Le « négatif » de la période argentique était né. Techniquement, Talbot installait une feuille de papier enduite de chlorure d’argent dans sa chambre noire. Il obtenait alors… un négatif, un procédé moins populaire au départ que le daguerréotype, mais de qualité nettement supérieure. Peut-on imaginer qu’il faudra attendre l’avènement du numérique pour que s’amorce une nouvelle révolution dans le monde de la photo ?
Pour les nostalgiques et les curieux, la galerie londonienne a publié plusieurs photos de l’exposition sur son site web, accessible ici
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