La première photo Photoshopée
La première photo Photoshopée
Il y a 27 ans, l’un des créateurs de Photoshop, John Knoll, retouchait sa première image : une photo de sa femme Jennifer. C’est ce cliché qui fut utilisé pour développer le célèbre logiciel.
Vous avez peut-être déjà vu cette image : une femme à moitié nue, de dos, prend le soleil devant un lagon de Bora Bora, assise dans des eaux translucides. Cette carte postale a été vue des millions de fois. Et pour cause : « Jennifer in Paradise » est considérée comme la première photo retouchée avec l’application Photoshop, en 1987. Cette histoire, le journal britannique « The Guardian » a choisi de la raconter en juin dernier sur son blog spécialisé en photographie.
A l’époque, le couple travaillait non pas pour Adobe mais… pour George Lucas Industrial Light & Magic. Ils étaient chargés de la réalisation des effets spéciaux du film « Qui veut la peau de Roger Rabbit ? ». De retour de ce séjour, Knoll et son frère développent un logiciel de retouche photo utilisable sur Macintosh, à une époque où la notion-même d’image numérique n’était pas encore très populaire. L’image prise à Bora Bora fut numérisée et servit de démonstration à la société Apple. Les détails sont livrés par John Knoll lui-même, sur la chaîne YouTube officielle de Photoshop. Dire qu’au départ, ce développement était un hobby. D’ailleurs, l’application portait le nom d’ImagePro.
L’artiste néerlandais Constant Dullaert y a trouvé « une signification culturelle majeure », jusqu’à souhaiter recréer « Jennifer in Paradise » à partir des captures d’écran de la vidéo, pour son exposition « Stringendo, Vanishing Mediators » à Londres. Il explique : « D’un point de vue anthropologique, je pense qu’il est très intéressant d’examiner les valeurs que cette image véhicule. Le fait qu’il s’agisse d’une femme de race blanche, topless, anonyme, dos à la caméra. Et que ce soit sa femme. Il l’offre, il la réifie, dans une création qui porte sur la reproduction de la réalité. » Si la fameuse Jennifer y voit « la beauté d’Internet, dans le sens où chacun s’empare de quelque chose pour créer », le principal intéressé, John Knoll, se montre plus dubitatif, avouant qu’il ne « comprend même pas ce que l’artiste a fait », comble de l’ironie, avec l’aide de… Photoshop.
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